La curiosité dans la littérature d’Ancien Régime
Vendredi 17avril 2015
Université de Toronto, Département d’études françaises
Des condamnations de la libido sciendi et de la “vaine curiosité” à l’apologie de la connaissance et de son universalisme, la curiosité occupe une place ambivalente, âprement débattue dans les écrits d’Ancien Régime, parce qu’elle se situe aux confins de la littérature et des savoirs, de la morale et de la religion. La curiosité semble en effet inépuisable, tant dans les témoignages sur les cultures découvertes (et bientôt colonisées), que dans les nouveaux discours scientifiques, sans oublier le rôle crucial conféré à la curiosité comme pivot romanesque pour décrire les péripéties (et les indiscrétions) des intrigues amoureuses. Manifestement, la curiosité fait écrire, elle s’affirme comme un moteur essentiel de la littérature, du Moyen Âge aux Lumières, en dépit (ou à cause) des nombreuses critiques dont elle fait l’objet.
L’objectif de cette journée d’étude est de faire le point sur les différentes représentations de la curiosité dans la littérature d’Ancien Régime. La diversité des types de textes envisagés et des problématiques abordées permettra de souligner la fécondité des recherches en cours sur ce sujet, en privilégiant les analyses de type rhétorique, discursif, anthropologique, historique, sociologique, approchant l’histoire des sciences et l’histoire des idées…: la curiosité est par défition non limitative.
Grégoire Holtz, gregoire.holtz@utoronto.ca
Sébastien Drouin, sdrouin@utsc.utoronto.ca